SANZA
Tu dis écris et moi je craque je croque un à un les pans
De mon crâne tranquille
Recroquevillé il crisse je l’entends qui crépite
Car pour écrire il faut aimer
Et mes synapses en mode silence se sont assises
Sur le trône royal de la solitude
Mais pour écrire il faut aimer
Je ne suis à même
D’émerveillement à la vue cette âme étrangère
Emergeant de ses crimes de ses monstrueuses morts
Car pour écrire il faut aimer
Et croire et croître
Mais mes yeux zonent dans les méandres
Des insomnies de ce visage
Qu’à vive allure le jour a posé sur mon seuil
Et moi au sol orée du ciel
En sens inverse à la renverse à la dérive
Une ou deux rimes me viennent alors
A l’heure du crime à l’heure d’écrire
Car pour écrire il faut aimer
Si la nature pouvait glisser
le long de mes cordes cernées
Des perles de phrases
Que dans mon emphase je salisse les murs
Des traces de mon sang
Naîtrait un poème
Mais pour écrire il faut qu’on sème
Que le vent mène nos larmes rouges
Feuilles d’automne
Parfois sereines et monotones
Parfois sirènes monstres à cornes
Au port d’attache de nos blessures
De nos silences qui en cadence
Encrent les mots sur les flots bleus
D’une page vierge à l’air paisible
Car pour écrire il faut qu’on saigne
Car pour écrire il faut qu’on s’aime